Les vétérinaires privés mandatés tirent la sonnette d’alarme. La fièvre aphteuse est aux portes du Maroc. «La 2e phase de vaccination doit être effectuée immédiatement», disaient-ils lors d’un sit-in organisé mercredi dernier à Fès.
Le torchon brûle entre les vétérinaires privés mandatés par le ministère de l’Agriculture et l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Pour cause, l’Office les a appelé à effectuer la 2e phase des vaccins contre la fièvre aphteuse en même temps que l’identification numérique des troupeaux bovins. «Or, cette identification au profit d’un cheptel estimé à quelques 2,7 millions de têtes, devrait durer un an et demi, alors que le rappel du 1er vaccin entamé en août dernier, doit se faire dans l’immédiat. Autrement, nos bovins seront menacés par la fièvre endémique, dont le premier cas est déclaré chez notre pays voisin, l’Algérie, depuis le 23 juillet 2014», explique Dr Mohamed Benkirane, président du syndicat des vétérinaires sanitaires privés de la région Centre-Nord (SVSP).
Afin de sensibiliser les autorités sanitaires, ce syndicat qui regroupe près de 200 vétérinaires relevant des régions de Fès-Boulemane et Taza-Taounate-El Houceima (le Maroc en compte 600), a organisé, mercredi dernier, un sit-in devant l’ONSSA régional à Fès. Principale revendication: «le découplage de la vaccination préventive contre la maladie réputée contagieuse de l’opération de l’identification biométrique du cheptel bovin». «Nous sommes conscients que le couplage ne va que faire échouer l’opération de prophylaxie qui ne devrait pas dépasser un mois et demi et affecter l’immunité bovine. Ce qui aura des conséquences néfastes sur la santé publique», affirme Benkirane. «Notre argument est purement scientifique parce que le rappel du 1er vaccin (août 2014) ne peut pas excéder les 6 mois. Passé ce délai, on aura tout simplement gaspillé l’argent du vaccin initial et mis en péril la santé des bovins.
La fièvre aphteuse est une maladie virale très contagieuse qui affecte les mammifères bi-ongulés: les bovins, les porcs, les chèvres et les moutons. Elle se caractérise par l’apparition d’aphtes et d’érosions sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons
En effet, le virus de cette fièvre qui se caractérise par l’apparition d’aphtes et d’érosions sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons. Pour l’éviter, la prévention reste de mise. Chaque vétérinaire peut vacciner quotidiennement entre 300 et 600 têtes. Mais, si le vaccin est associé à l’opération d’identification biométrique, le nombre de bovins vaccinés ne peut dépasser la quarantaine (par vétérinaire et par jour). Ce qui devrait échelonner l’opération de vaccination sur une durée d’au moins un an et demi. Face à cette situation, les vétérinaires qui ne nient pas l’importance de l’identification biométrique du bétail qu’ils qualifient d’ailleurs de «grande avancée», visant la traçabilité des viandes rouges partout au Maroc, réclament une séparation des deux opérations. Pour eux, le vaccin contre la fièvre aphteuse est actuellement plus urgent.
De son côté, l’ONSSA affirme que l’Ordre National des Vétérinaires s’est engagé dans le programme national d’identification et de traçabilité animale. «La campagne de vaccination contre la fièvre aphteuse et l’identification du cheptel peuvent être menées en même temps. Les vétérinaires pourraient éventuellement avoir recours à des techniciens», répondent les responsables de l’Office. Notons enfin que pour lutter contre le virus de la fièvre aphteuse qui circule actuellement dans certaines parties du voisinage marocain (Algérie et Tunisie), une large campagne de vaccination des bovins à été lancée dans les provinces de Fès-Boulemane et Taza-El Houceima. Plus de 320.000 têtes ont été vaccinées.
Source : www.leconomiste.com
