Dorénavant aucun animal d’élevage n’accédera aux circuits de commercialisation et d’abattage sans avoir été identifié.
Une obligation de rigueur à laquelle devront faire face les éleveurs nationaux dans quelques temps en vue d’améliorer leur productivité, bénéficier des subventions étatiques mais aussi de garantir la salubrité des denrées provenant de ces animaux.
La décision est entrée officiellement en vigueur pour renforcer la traçabilité animale au Maroc. Le Système National d’Identification et de Traçabilité animale (SNIT) a été dévoilé aux opérateurs de la filière, mardi 3 février 2015, à Berkane, utilisant les nouvelles technologies par le biais de puce et de lecteurs éléctroniques.
L’enveloppe budgétaire de 120 millions de dirhams permet au Maroc de devenir le premier pays de l’Afrique du Nord à se doter d’un tel dispositif d’identification qui est basé principalement sur des boucles utilisant des radiofréquences. A cet égard, Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, a indiqué que cette action s’inscrit dans le cadre du Plan Maroc Vert, pour le développement de la filière animale et la valorisation de ses productions.
«En intégrant cette formule d’identification, le Maroc s’aligne sur les standards internationaux et améliore efficacement sa gestion des programmes sanitaires et de contrôle des performances zootechniques», ajoute le ministre. Pour la première année de sa mise en place, le Ministère de l’Agriculture, via l’Office National de la Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), table sur l’identification de trois millions de têtes bovines et camelines.
La deuxième étape l’identification animale concernera les petits ruminants vers l’année 2017.
Système national d’identification et de traçabilité animale : Le procédé
Le Système national d’identification et de traçabilité animale (SNIT) a demandé quatre années pour son élaboration . Ce qui a permis d’accomplir un benchmark au niveau régional et d’identifier les moyens nécessaires pour déployer le modèle d’identification. Les 2,7 millions de têtes bovines et les 120.000 têtes camelines ciblées pour la première année du SNIT subiront une méthode précise et réactive : Chaque animal portera une paire de boucles à usage unique dotée d’un numéro et d’une puce électronique activée. Cette dernière, constituée de 16 chiffres et lettres (représentant la région et le numéro de série de la ferme), sera lue par un lecteur électronique qui véhiculera, via le réseau Internet, toutes les informations relatives à l’animal identifié et à son détenteur. Ces informations seront répertoriées dans une Base de Données Nationale d’Identification. Ainsi, le SNIT permettra de retracer toutes les étapes de production, de transformation et de distribution des productions animales et leur dérivé. La traçabilité permettra, le cas échéant, de procédé au retrait du marché les animaux atteints de maladies contagieuses ou de zoonoses ou de rappeler des produits susceptibles de constituer un danger pour la santé du consommateur.
Ainsi, les éleveurs nationaux bénéficieront notablement de ce système. A cette fin, il suffira de recourir aux services des identificateurs agréés par les Services Vétérinaires Provinciaux relevant de l’ONSSA ou d’adhérer aux Fédérations Interprofessionnelles de la filière.
Par ailleurs, une campagne promotionnelle sera menée sur les toutes chaînes nationales pour sensibiliser les éleveurs à cette démarche destinée à valorisation des produits nationaux, à les promouvoir à l’exportation et à limiter le fléau du trafic et du vol d’animaux.
Trois partenaires s’engagent !
En marge du lancement du nouveau Système national d’identification et de traçabilité animale, trois partenaires du Ministère de l’Agriculture ont répondu présent. Il s’agit de la Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR), la Fédération Interprofessionnelle Marocaine du Lait (FIMALAIT) et l’Ordre National des Vétérinaires. Les trois organes ont ainsi, signé une convention de partenariat avec l’ONSSA portant sur le cadre et les conditions générales régissant la coopération pour l’identification des bovins, lors de la mise en oeuvre du SNIT.
Les conventions visent, par ailleurs, l’identification de tout le cheptel bovin selon le système d’identification par les signataires.
Le SNIT sera un système devant garantir la traçabilité et le suivi des mouvements bovins. Il mettra à disposition également, une Base de Données Nationale relative aux bovins identifiés et leurs élevages pour en assurer le suivi sanitaire et zootechnique.